Le Billet de Samantha n° 4 - Janvier 2006

ETT37   


Revendications concernant la situation médicale des personnes transgenre en France


Le billet n°3 faisait l'état des lieux de la situation médicale des personnes transgenre en France. Comme promis, je vous présente aujourd'hui les revendications qu'Entraide Transgenre Tours partage sans ambages avec Support Transgenre Strasbourg et dont Cornelia Schneider est la rédactrice.

" En déduction de nos constats sur le terrain, STS et ETT, afin de permettre enfin aux personnes transgenre vivant en France de vivre dans des conditions médicales dignes des Droits de l'Homme, revendiquent les mesures suivantes :

- Création de moyens d'informations et de formation professionnelle, accessibles publiquement, concernant la transidentité et la dysphorie du genre, tout particulièrement à l'intention des professionnels de la santé.
Ces moyens seraient à créer en collaboration avec le tissu associatif assurant actuellement le support des personnes transgenre. Le but devra en être de former tout particulièrement les praticiens libéraux et les étudiants en médecine, et non plus les équipes hospitalières dont l'inefficacité n'est plus à démontrer.

- Déclassification de la transidentité (dans sa globalité, comprenant donc aussi p.ex. le travestisme et d'autres expressions de genre assimilées actuellement à des " perversions ") en tant que maladie mentale. Ceci concerne certes des ouvrages de référence internationaux, le DSM-IV et l'ICD-10, mais comme ces ouvrages ne possèdent qu'un caractère consultatif, rien ne nous semble interdire une initiative nationale française en ce sens. 

- Fin de la psychiatrisation systématique des personnes transgenre, qui a justement lieu sous couvert du DSM-IV et de l'ICD10: il est nul besoin de forcer toutes les personnes transgenre à un minimum de deux ans de suivi psychiatrique (souvent effectué de façon dissuasive voire destructrice) afin d'exclure toute tendance psychotique chez elles (raison habituellement invoquée par les autorités, et qui nous semble le plus souvent motivée par une approche idéologique fallacieuse plutôt que par une réelle nécessité).

- Fin de la considération systématique des personnes transgenre comme des " malades à guérir " : des décennies d'expérience médicale ont démontré qu'on ne guérit pas de la transidentité, mais qu'on peut lui appliquer des soins palliatifs.

- Abolition pure et simple de toutes équipes soi-disant " officielles " (elles ne sont en fait régies par aucun texte légal) et de tout " protocole ' soi-disant ' officiel " : leur inefficacité et inadaptation aux besoins des personnes transgenre sont flagrantes; ils sont contre-productifs sous tout point de vue.

- En corollaire, libre choix des praticiens par les personnes transgenre, comme le stipulent les textes réglementaires actuellement en vigueur, et ceci à l'étranger autant qu'en France.

- Fin des discriminations exercées par la Sécurité Sociale à l'encontre des personnes transgenre, à savoir :
1. Remboursement des soins.
2. Changement du premier chiffre du n° de Sécurité Sociale sur simple demande.
3. Changement du prénom de la personne sur simple demande. "

A la lecture de ces revendications légitimes, je ne peux m'empêcher de citer Paulo Coelho qui dit :
" Qu'est-ce que le Moi véritable ? C'est ce que tu es, et non ce qu'on veut faire de toi. "

                                                        

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© Samantha Paul, le 1er Janvier 2006 - Tous droits réservés ETT37