Le Billet de Samantha n° 14 - Avril 2007 |
Information rectificative
En écho à un article paru dans Quazar Ze Niouzes n°150 de février dernier, intitulé “ Travestissement ou travestisme ? " , écrit indépendamment d’ETT dont les coordonnées figuraient en dessous et qui pouvait prêter à confusion entre travesti et transsexuel notamment.
Citation : " Attention à la confusion ou au raccourci facile, effectué par certain(e) s, entre travestis et transsexuels, car ces deux termes ne sont absolument pas synonymes ! A la décharge des fautifs, disons que le travestissement et généralement le passage obligé du parcours des personnes en passe d'assumer une transsexualité, alors que le travestisme n'implique pas la volonté de changer de sexe. "
Réponse de ETT : Comme voilà des mots pour entretenir plus encore la
confusion… et le raccourci facile, nous souhaitons apporter les précisions
suivantes :
La transidentité et non la " transsexualité " comme on peut encore
le lire dans cette chronique (et dans divers autres sites LGBT), inclut sous sa
dénomination les personnes TRANSGENRE au sens le plus large du terme, à savoir
les transsexué(e)s, les personnes entre tous les genres et aussi… les
travesti(e)s ".
Outre l'usage abusif, équivoque et parfaitement intrusif du mot "
transsexuel " que nous rejetons, il n'est pas juste d'affirmer que seules
les personnes pratiquant le travestisme n'adopteraient pas une volonté de
changement de sexe. La transidentité impliquerait-elle donc automatiquement
cette démarche de transformation génitale sans laquelle on ne serait pas
vraiment transgenre… ?
1. Les personnes transgenre ont l'intime sentiment d'appartenir à un autre genre que celui que leur corps laisserait supposer. En aucun cas, en revêtant des vêtement féminins, elles n'ont le sentiment de se " travestir ". Elles sont elles-mêmes et non une autre part d'elles-mêmes.
2. Les personnes transgenre n'optent pas systématiquement pour le changement de sexe (vaginoplastie), loin de là ! Cela ne les empêche pas d'assumer et vivre socialement à temps plein leur genre ressenti.
3. Les personnes transgenre cherchent avant tout à vivre en harmonie avec leur identité sexuée psychique.
4. Les travesti(e)s, en revanche, assument totalement leur genre de naissance…tout en vivant sporadiquement par jeu ou fantasme une forme de féminité souvent clandestine, via l'utilisation de tenues et d'accessoires vestimentaires habituellement réservées au sexe opposé.
5. Le terme " Transsexué(e) ", découle de ce qu'une personne transgenre effectue les démarches nécessaires à la modification de son corps afin de le mettre en accord avec son genre (avec ou sans modification des organes génitaux).
6. Le terme " Transsexuel (le) " est employé à tort (et à travers) par les media et donc, par le grand public, le milieu médical et juridique, en lieu et place des termes " Transgenre " et " Transsexué(e) “. Nous dénions ce terme " transsexuel (le), totalement inadéquat car il suggère implicitement que la transidentité est liée à une question d'orientation sexuelle, à l'instar de l'homosexualité. Ceci est parfaitement FAUX !
Il
faut se débarrasser de cette ahurissante idée reçue !!!
Lorsque
nous faisons part de notre transidentité à notre entourage, ce n’est jamais
pour lui exprimer nos préférences sexuelles ; cela ne regarde strictement
personne.
Encore moins les psychiatres blâmables de leurs navrantes certitudes : ils
voudraient absolument -pour satisfaire leurs chères valeurs normatives-
qu’une personne transgenre homme vers femme aime exclusivement les hommes et
vice versa !
Ainsi,
nous transgenre, sommes-nous très attaché(e)s à la pertinence des mots. Nous
en savons trop les connotations discriminantes pour certains d’entre eux, à
l’instar des homosexuels.
Des mots qui blessent, des mots qui empoisonnent, des mots qui trompent… ces
mots d’aigrefins, conçus par les psychiatres pour mieux nous marginaliser,
mieux nous culpabiliser.
Un
grand MERCI néanmoins à l’auteure, pour sa démarche bienveillante vers les
travesti(e)s qui vivent leur différence dans la solitude et n’ont guère
d’opportunités de la partager.
L’appel qui est lancé vaut également pour ETT. En deux ans d’existence,
nous n’avons quasiment jamais été sollicitées par des travesti(e)s, sauf récemment
et probablement par la même personne à Angers. C’est bien peu pour faciliter
des rencontres et cela traduit bien la culpabilisation sociale qui induit leur
isolement.
A l’instar d’Angers, si d’autres travesti(e)s à Tours et région proche lisent cet article et sont intéressés, qu’ils n’hésitent pas à nous contacter. Nous les mettrons volontiers en relation, si leur demande est concordante.
_______________________________________________________________________________________________
© Samantha Paul, le 1er Avril
2007 - Tous droits réservés ETT37