Le Billet de Samantha n° 23bis – Avril 2009 |
Transphobie
meurtrière, transphobie ordinaire…
Ci-dessous,
deux cas récents de transphobie reçues de : SCUMLAMBDA :
«
La transphobie fait toujours des ravages !
Mauvaises nouvelles de Turquie qui nous ont été transmises par l'association
LGBTT Turque Lambdaistanbul :
Ebru, camarade transgenre, a été assassinée à Istanbul le 10 mars 2009.
Lambdaistanbul se bat actuellement pour obtenir des droits constitutionnels pour
les personnes LGBTT en Turquie.
Plus
d'infos ici :
http://lezstrasbourg.over-blog.com/article-29040448.html
France,
transphobie très ordinaire en milieu LGBT :
Un communiqué du groupe musical King's Queer, confronté à la transphobie dans
un bar lesbien :
http://lezstrasbourg.over-blog.com/article-29038340.html
Meurtre
transphobe en Turquie et comportements insultants en France dans un milieu où
l'on est en droit d'espérer un minimum de solidarité, pourquoi mettre ces deux
nouvelles en lien ? Parce que comme toutes les discriminations, la transphobie
se construit au quotidien par des comportements qui paraissent anodins mais
alimentent une oppression qui se traduit aussi par les violences et le meurtre.
Il
est plus que temps de se mobiliser sérieusement et ça passe aussi par la
remise en question de nos comportements au quotidien ! »
*****
...
Transphobie ordinaire, transphobie meurtrière.
Hélas, comme dit plus haut, l’une fertilise l’autre.
Du germe infecté, naît la plante létale.
Ebru
est morte assassinée. Le prénom qu’elle avait tant rêvé, dans l’espoir
d’une vie adaptée à son genre ressenti, vient s’ajouter à la litanie des
Trans dont nous rappelons l’identité à chaque « Journée du souvenir
Transgenre », le 20 novembre.
Transphobie
meurtrière tellement récurrente, qu’elle mute insidieusement dans les
esprits corrompus en une désespérante transphobie ordinaire.
La monstrueuse force de l’habitude s’insinue : « Ce n’était
qu’une Trans après tout.
Une méprisable dépravée qui prétendait infliger aux gens bien-pensants la
vue de sa scandaleuse différence ! »
Délires
de l’intolérance… attention aussi aux mots d’humeur, mots d’esprit,
mots déplacés, mots en apparence insignifiants, anodins… mots qui pourtant,
tracent le sillon malodorant susceptible de conduire à des actes
inqualifiables.
Il paraitrait que la mort n’existe
pas, chère Ebru. Que les gens meurent seulement du jour où on les oublie…
Chère petite sœur, nous nous souviendrons de toi ; ainsi resteras-tu
toujours à nos côtés.
_______________________________________________________________________________________________
© Samantha Paul, le 1er Avril 2009 - Tous droits réservés
ETT37