Le Billet de Samantha n° 24bis – Mai 2009 |
« Les identités meurtrières »
Au nom
de la communauté Trangenre en particulier et de toutes les différences
identitaires en général, j’offre à la lecture de celles et ceux qui
visitent le site ETT, ces quelques courts passages de l’excellent livre d’Amin MAALOUF :
« Les identités
meurtrières »
« Mon identité, c’est ce qui fait que je ne suis identique
à aucune autre personne.
Défini ainsi, le mot identité est une notion relativement précise et qui ne
devrait pas prêter à confusion. A-t-on vraiment besoin de longues démonstrations
pour établir qu’il n’existe pas et ne peut exister deux être identiques ?
Même si, demain, on parvenait, comme on le redoute, à « cloner »
des humains, ces clones eux-mêmes ne seraient identique, à l’extrême
rigueur, qu’à l’instant de leur « naissance » ; dès leurs
premiers pas dans la vie, ils deviendraient différents.
L’identité de chaque personne est constituée d’une foule d’éléments
qui ne se limitent évidemment pas à ceux qui figurent sur les registres
officiels. Il y a, bien sûr, pour la grande majorité des gens,
l’appartenance à une tradition religieuse ; à une nationalité, parfois
deux ; à un groupe ethnique ou linguistique ; à une famille ;
à une profession ; à une institution ; à un certain milieu
social… Mais la liste est bien plus longue encore, virtuellement illimitée :
on peut ressentir une appartenance plus ou moins forte à une province, à un
village, à un quartier, à un clan, à une bande d’amis, à une association,
à une paroisse, à une communauté de personnes ayant les mêmes passions, les
mêmes préférences sexuelles, les mêmes handicaps physiques, ou qui sont
confrontés aux mêmes nuisances.
Toutes ces appartenances n’ont évidemment pas la même importance, en tout
cas pas au même moment. Mais aucune n’est totalement insignifiante. Ce sont
les éléments constitutifs de la personnalité, on pourrait presque dire les
« gènes de l’âme », à condition de préciser que la plupart ne
sont jamais innés.
Si chacun de ces éléments peut se rencontrer chez un grand nombre
d’individus, jamais on ne retrouve la même combinaison chez deux personnes
différentes, et c’est justement cela qui fait la richesse de chacun, sa
propre valeur, c’est ce qui fait que tout être est singulier et
potentiellement irremplaçable. »
*****
« La tolérance ne me satisfait pas. Je n’ai pas envie d’être
toléré(e), j’exige que l’on me considère comme un(e) citoyen(ne) à part
entière quelle que soit ma différence. »
*****
Merci monsieur Amin MAALOUF.
Cordialement,
Samantha
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© Samantha Paul, le 1er Mai 2009 - Tous droits réservés
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