Le Billet de Samantha n° 30 – Février 2010 |
Dépsychiatrisation…
le tour de passe-passe
Communiqué
de presse de Support Transgenre Strasbourg
.
Citation :
"Dépsychiatrisation",
le mensonge tonitruant - quand l'État français se moque des trans'
Le
Ministère de la Santé de Roselyne Bachelot vient de faire le 10 février 2010
[1] ce qu'il annonçait en grande pompe en mai 2009 [2] : rayer ce qu'il appelle
le "transsexualisme" (et que nous appelons la transidentité) de la
liste des "affections longue durée", ou ALD, définies dans le Code
de
Or, comme nous le prédisions déjà lors de l'annonce de mai 2009, il n'en est
rien : Non, l'État français ne vient absolument pas de "dépsychiatriser"
la transidentité ! Il vient de la dérembourser.
Il vient de fait de priver, d'un trait de plume, bon nombre de personnes
transidentitaires de tout moyen de remboursement de leurs soins, sans leur en
fournir d'autres, par exemple sous forme d'une ALD "indéfinie", comme
il l'a pourtant promis officieusement en 2009. Et tout ceci sans changer quoi
que ce soit d'autre à la condition invivable qu'il impose aux trans' depuis des
décennies.
Il s'agit donc d'un pur mensonge quand les media annoncent que "la France
est le premier État au monde à dépsychiatriser le transsexualisme".
La vraie information du jour est que la France vient de devenir un État encore
plus transphobe qu'elle ne l'est déjà : un État de plus à pousser les
personnes transidentitaires chaque jour plus profondément dans la misère sans
rien faire pour leurs droits humains, civiques et sociaux ni contre les
discriminations qu'elles subissent, notamment de la part de l'État français
lui-même.
Car le
Ministère de la Santé et ses services, en particulier
Mais rêvons
un instant au rythme des annonces tonitruantes du Ministère de la Santé, et
supposons que l'État français vienne réellement et pour de bon de "dépsychiatriser"
la transidentité : il pourrait dès lors, en toute logique, abolir instantanément
toutes les discriminations qu'il nous impose au titre de la classification de la
transidentité parmi les maladies mentales... Chiche ! Prenons tout cela au mot.
Nous
exigeons par conséquent que l'État français prenne immédiatement les mesures
suivantes :
- La fin de toute pathologisation de la transidentité, à quelque titre et sous
quelque forme que ce soit : c'est la transphobie qui est une pathologie, pas la
transidentité.
- L'accès libre et sans conditions aux soins dont les personnes
transidentitaires ont besoin, sans classement comme malades, ni mentaux ni
autres, y compris sous le nom de "troubles de l'identité de genre".
Car les trans' ne sont malades de rien du tout : leurs souffrances sont
exclusivement le résultat de la transphobie de l’État français et de la
société transphobe que celui-ci produit et leur impose.
- La fin
du "parcours" et des "protocoles" que l'État français
impose aux trans' en toute illégalité, car nous n'avons pas besoin de l'avis
de prétendus "experts" pour savoir qui nous sommes : les expertEs en
transidentité c'est nous, qui la vivons 24 heures sur 24.
- Tout
particulièrement la fin immédiate des maltraitances "médicales" que
l'État français impose arbitrairement aux trans' : obligation de stérilisation
avant tout accès à leurs droits civiques égaux, traitements médicamenteux
destructeurs, "expertises" sous forme de véritables viols, lavages de
cerveau...
- Que l'État
français paie réparation : selon le principe que tous dégâts sont à réparer
par celui qui les cause, l'État français doit réparation aux trans' de tout
ce qu'il leur fait subir, au mépris des Droits Humains, depuis des décennies.
Subordonner cette réparation à une quelconque condition, en particulier à une
classification préalable des trans' comme "malades" ou personnes
"troublées", à quelque titre que ce soit, est inacceptable.
- Les
droits civiques et sociaux égaux pleins et entiers pour toutes les personnes
transidentitaires (droit à l'emploi, droit à la santé, droits familiaux et
parentaux, droit de vote sans filtrage selon l'apparence de la personne...)
-
L'abolition du premier chiffre du numéro de Sécurité Sociale, qui stigmatise
les trans' et les exclut de fait du marché de l'Emploi.
-
L'abolition de toute mention de sexe et de genre sur tous les papiers d'identité
de la personne, pour la même raison.
- Le
changement d'état civil (y compris l'acte de naissance de la personne) sur
simple demande pour toutes et tous.
- Une
vraie politique d'éducation publique contre la transphobie et l'homophobie de
la part de l'État français, ensemble aux groupes autogérés de personnes
LGBTI (lesbiennes/gay/bisexuelles/transidentitaires/intersexe). En commençant
bien entendu par l'éducation de l'État français lui-même.
- Une
vraie politique de santé publique pour les personnes LGBTI, en particulier,
mais pas seulement, dans les domaines des Infections Sexuellement
Transmissibles. Cela doit inclure le doit au don du sang, qui nous est toujours
refusé à ce jour.
- La fin
immédiate des violations par l'État français de
.
Tout
cela vous semble beaucoup ? Ce n'est pourtant que le strict minimum nécessaire
à une vie humaine digne de ce nom. Nous sommes partantEs. L'État français
l'est-il ?
Nous ne
négocierons aucune de ces revendications minimales.
Et nous
continuerons d'observer de très près tout ce que l'État français et ses
services feront pour ou contre les personnes transidentitaires.
Car nous
ne croyons aux promesses que quand elles se réalisent. Et quand elles nous
prennent au sérieux.
Support
Transgenre Strasbourg, le 13 février 2010
Téléphone
: 06 12 32 47 64 (après 18 h)
E-mail : sts67@sts67.org
Site Web : www.sts67.org
Fin de
citation.
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© Samantha Paul, le 12 Février 2010 - Tous droits réservés
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