La rééducation vocale |
« Tout
ce qui vit sur terre a sa propre voix. La voix est le symbole de la vie, un
signe de joie ou de tristesse. Elle peut enfler, se briser, s’éteindre,
devenir un murmure à peine audible. Dans le chœur de notre existence, il est
difficile de distinguer la voix de chacun, mais lorsque l’une se tait on a
l’impression que c’est la fin de tout bruit, de toute vie… »
Andreï Kourkov
Pubère,
ma voix s’enlaidissait. Je n’acceptais pas cette humiliante
confiscation.
Je me sentais trahie par mon propre corps.
Je n’ai jamais guéri de cette première grave blessure. Même aujourd’hui,
j’ai toujours beaucoup de mal à admettre qu’il nous faut perdre ce que nous
possédons de plus précieux. Parce que ce serait soi-disant notre nature. La
puberté est un isolement blessant où soudain plus rien ne va de soi dans le
monde alentour.
Tout
au long de leur transition, les personnes transgenre n’accordent pas nécessairement
les mêmes priorités aux changements indispensables à leur corps, donc à la
bonification de leur psychisme. Certaines appelleront de leurs vœux une
poitrine féminine ; d’autres encore privilégieront la disparition de
toute pilosité, l’accélération de la pousse des cheveux, quelques
modifications esthétiques du visage, etc.
Pour chacune, c’est forcément un peu tout cela, infiniment tout cela…
Néanmoins
ma priorité pour mon « passing » restait la voix, cette blessure…
J’ai
donc très vite décidé d’aller frapper à la porte des Orthophonistes (Ortho :
correct/correction – Phonie : son/voix).
Et si cette question vous intéresse, je vous invite à me suivre, l’espace
des quelques lignes qui suivent.
La fonction de l’orthophoniste (ou Phoniatre) est de diagnostiquer et traiter
les troubles de la voix (langage écrit et oral).
Beaucoup requerront un délai de un à quatre mois pour un premier rendez-vous,
le suivi d’un seul patient pouvant nécessiter de quelques mois à plusieurs
années.
Vous
trouverez ci-dessous une approche vulgarisée des fonctionnalités de la voix,
des cordes vocales et de la respiration, accompagnée des recommandations que
cette Orthophoniste a eu la gentillesse de proposer à notre attention.
La voix
« La voix est unique pour chaque individu.
On identifie quelqu’un grâce à sa voix ou plus exactement au timbre de sa
voix.
Elle est intimement liée à la personnalité de l’individu : elle est le
baromètre de la vie intérieure, non seulement psychique mais aussi physique.
La voix est notre moyen de communication avec autrui. Elle fonctionne comme une
trompette :
Pour la voix, le système est certes plus complexe mais la mécanique est la même :
Les cordes
vocales
Les
cordes vocales fonctionnent comme des ailes de papillon dont elles ont un peu la
forme. Elles sont situées en arrière de la pomme d’Adam et elles coupent la
lumière de la trachée en deux.
Elles effectuent deux mouvements essentiels :
La
respiration
En
vibrant, les cordes vocales transforment l’énergie aérienne en énergie
sonore, d’où l’importance de la respiration et du diaphragme dans toute émission
vocale. Il est indispensable
d’obtenir une respiration abdominale
afin d’espérer avoir une possibilité d’action sur la quantité et la
puissance de l’air distribué aux cordes vocales, par le jeu conjugué des
abdominaux et du diaphragme. C’est de cette soufflerie dont dépendent le débit
et l’intensité de la parole. La plupart des individus n’ont pas spontanément
ce type de respiration. Grâce à cette respiration, il sera ainsi plus aisé de
placer correctement la voix, ce qui dans le cas de la transidentité, est
capital.
Il
ne s’agit pas d’acquérir une voix de femme mais de féminiser une voix
d’homme. Il est donc impératif de modifier progressivement la hauteur de la
voix par un travail intense des cordes vocales. Cette sollicitation des cordes
vocales risquerait de les endommager gravement si elles ne travaillaient pas
dans le confort. La qualité de la voix en dépend.
En
conclusion, tout cela représente un travail de longue haleine.
L’apprentissage est parfois laborieux mais tous ces efforts sont souvent
couronnés de succès.
En parallèle, le traitement hormonal peut à long terme, contribuer à la
modification sensible des cordes vocales qui vont avoir tendance à s’amincir.
Cela dit, aucun traitement hormonal sans accompagnement lié au travail ne peut
prétendre à une quelconque amélioration. Les progrès sont sensibles mais
lents. Ils font parfois le yoyo, ce qui peut atteindre le moral ; mais il
faut y croire coûte que coûte et avancer sans se laisser décourager.
Il n’est de labeur qui ne soit récompensé. »
2.
Mon témoignage :
La
spécialiste qui m’a reçue pratique son métier depuis de nombreuses années
et j’étais à l’époque la première personne transgenre à la solliciter.
Après m’avoir attentivement écoutée, elle m’a fait un petit débriefing
rapide sur le fonctionnement de la voix et ses secrets. Elle a attiré mon
attention sur les conditions sine qua none de la réussite de mon entreprise :
patience, ténacité, travail.
Ces pré-requis étant intégrés, elle m’a promis un changement
significatif…à moyen/long terme.
J’ai commencé assidûment ce travail en mai 2003. Environ neuf mois après j’atteignais un niveau de voix acceptable par rapport à mes débuts.
Le
problème majeur est de stabiliser ce niveau pour l’accrocher en permanence
(impression de mue à l’envers), et cela représente un travail quotidien
auquel il convient de s’astreindre.
Pêle-mêle,
je découvrais que les ennemis à combattre pour progresser étaient : le
stress, les crises de larmes, les coups de froid, la colère, le tabac,
l’alcool, la double vie privée/professionnelle qui nous engage souvent
à faire le yoyo fille/garçon tant que la transition n’est pas officialisée…
Mais
comme dit Odile, « Il faut y croire
et avancer sans se décourager ».
N’est-ce pas là le leitmotiv de toute transition ? Ne jamais céder au découragement…
Le Dr Jean ABITBOL est oto-rhino-laryngologiste,
phoniatre et chirurgien à Paris.
En 2005, il a publié « L’odyssée de la voix ».
J’invite vivement les personnes intéressées à lire cette magnifique et
instructive histoire :
« La
voix véhicule la pensée, les rêves ; elle est la source de la créativité
de l’homme.
Voilà environ cinq millions d’années, l’Homo Vocalis est né.
On trouvera ci-après quelques courts extraits de
cet ouvrage me paraissant apporter un éclairage utile à l’information des
personnes transgenre MTF qui se sentent intimement concernées par le sujet :
« Notre
voix révèle les cicatrices de notre vie. Elle exprime notre moi intime. Elle
est sexuée.
Trois
acteurs pour notre vie sexuée : Œstrogènes – Progestérone – Androgènes.
Ces trois acteurs ont une structure moléculaire semblable. Leur squelette est
un stéroïde de dix-huit atomes de carbone tout comme le cholestérol. Chaque
hormone a son rôle privilégié, son action précise. Son jeu dans notre
organisme n’est possible que par l’existence de récepteurs spécifiques fixés
sur les organes cibles de notre corps. L’impact de cette molécule induit une
influence mâle ou femelle. Elle entraîne une modification des muqueuses, des
muscles, des tissus osseux, donc de l’instrument laryngé, de notre voix, mais
elle modifie également le cortex cérébral et donc influence notre cerveau.
Cette influence est primordiale à la puberté et persistera tout au long de
notre vie.
Les œstrogènes, secrétés par les ovaires, entraînent différentes conséquences
sur le larynx. Ils augmentent légèrement l’épaisseur de la muqueuse de la
corde vocale, ce qui permet une plus grande amplitude vibratoire. La voix est
bien timbrée. Ils diminuent la desquamation (élimination) des cellules
superficielles, et donc, le raclement et les mucosités laryngées. Les cellules
graisseuses qui se situent sous la muqueuse de la corde vocale sont stimulées.
La voix est plus souple (c’est ce que l’on nomme le stade de maturation avec
une action proliférative dans le cycle menstruel). La muqueuse génitale et la
muqueuse vocale ne sont pas si différentes : dès 1982, on a retrouvé des
récepteurs des hormones oestrogéniques sur les cordes vocales tout comme sur
l’utérus. L’aspect cellulaire est identique. Il existe un parfait parallélisme
entre le frottis du col de l’utérus et celui de la corde vocale.
Les oestrogènes agissent également sur la glande mammaire et ses canaux excréteurs,
sur la croissance des seins à la puberté chez la petite file. Leur action sur
le métabolisme du calcium influe sur les structures osseuses et cartilagineuses
de notre larynx. Celles-ci augmentent ou maintiennent la masse osseuse globale.
Les oestrogènes accentuent la perméabilité des vaisseaux et des capillaires
très nombreux au niveau des cordes vocales. De ce fait, l’oxygénation est
augmentée. Ils n’ont aucune action sur les muscles striés. Ils diminuent le
risque de la maladie d’Alzheimer. Ils ont une action antagoniste avec les
androgènes. Enfin, pour que la deuxième hormone strictement féminine, la
progestérone, puisse agir il est indispensable qu’il existe préalablement
une imprégnation oestrogénique tissulaire.
La progestérone
provoque un gonflement de la corde vocale. Elle n’existe que chez la femme et
on ne la retrouve pas chez l’homme, contrairement aux oestrogènes. Comme son
nom l’indique, c’est une hormone qui permet le maintien de la gestation (du
latin progestare et hormone). Elle n’est secrétée au niveau des ovaires que
pendant l’activité génitale de la femme, de quinze à cinquante-cinq ans.
Elle prépare la muqueuse de l’utérus pour la nidation de l’œuf. C’est
son rôle essentiel.
Au niveau des cordes vocales, elle fait chuter les cellules superficielles de la
muqueuse (processus de desquamation). Elle épaissit les sécrétions des
glandes situées au-dessus et en dessous des cordes vocales, ce qui provoque
quatre jours avant les règles un assèchement laryngé, des raclements de
gorge, une voix chantée moins souple, un registre pincé. En cas de forçage
pendant cette période, l’on peut voir apparaître des nodules (petites masses
souples faites de la muqueuse cordale). Elle entraîne également une légère
diminution du tonus musculaire des cordes vocales. La progestérone diminue
voire inhibe la perméabilité des capillaires. Ce qui signifie que le liquide
qui est en dehors des vaisseaux (extravasculaire) dans les tissus de la corde
vocale y reste, ce qui entraîne un œdème de la corde vocale qui reste gonflée
du septième jour avant les règles au premier jour des prochaines règles.
En effet, grâce aux oestrogènes, le liquide intra vasculaire est
tranquillement passé dans l’espace extravasculaire. Lorsque la progestérone
apparaît, si l’équilibre avec les oestrogènes est satisfaisant, le liquide
entre les deux espaces est bien réparti. Il n’y aura que très peu d’œdème
sur les cordes vocales. En revanche, si ce n’est pas le cas, la progestérone
bloque le retour du liquide extra vasculaire vers les vaisseaux et l’œdème
se constitue. La progestérone a tout simplement fermé la porte des capillaires
qui permettent le drainage. Ce déséquilibre du rapport entre oestrogènes et
progestérone entraîne, du fait du liquide piégé dans le tissu des cordes
vocales, un œdème cyclique observé lors de la dernière semaine du cycle
menstruel. C’est comme les jambes qui gonflent chez certaines femmes avant les
règles.
La progestérone agit sur l’enveloppe des neurones. Elle est sécrétée au
niveau des ovaires. Il existe aussi une sécrétion au niveau de notre système
nerveux. Son rôle à ce niveau est étonnant. Elle active la synthèse de la
gaine protectrice des neurones que l’on appelle la myéline. Elle est également
sécrétée à l’intérieur même de notre cerveau. La myéline, manchon qui
met le nerf à l’abri de toute agression traumatique, de différences de température,
permet de conserver une vitesse constante de l’influx nerveux allant du
cerveau à son organe cible. Les nerfs qui ont une gaine de myéline conduisent
l’influx nerveux de façon constante et plus rapide. Dès 1995, on a levé le
voile de l’action de la progestérone au niveau de notre cerveau mais pas sa
synthèse. L’impact de cette découverte a permis de mieux cerner une
possibilité thérapeutique pour des maladies neurologiques ou certaines
myopathies mettant en cause l’altération de la gaine de myéline et donc la
conduction neurologique, comme dans la maladie de Charcot ou la sclérose en
plaques. Il semblerait que la progestérone ralentisse de façon significative
l’évolution de ces affections.
A la ménopause, la chute brutale de la progestérone entraîne progressivement
un ralentissement de la conduction nerveuse à peine détectable. Ce
ralentissement est secondaire à une démyélinisation relative des nerfs périphériques
et provoque une diminution du contrôle de la voix chantée.
La voix
change avec les années : pourquoi ?
« Les os du larynx se modifient. Les changements de notre voix
avec l’âge ont des raisons multiples. Le premier de ces changements est
d’aspect mécanique et anatomique : les cartilages thyroïde, cricoïde
et aryténoïde se durcissent progressivement, perdent leur souplesse,
s’ossifient, se calcifient. Une dégénérescence par déshydratation et perte
de fibres de collagène entraîne une altération de la souplesse articulaire.
Muscles et
neurones doivent garder l’entraînement.
L’énergie de la voix est indissociable de notre fonction respiratoire
pulmonaire. Elle faiblit progressivement avec l’âge. L’efficacité
pulmonaire diminue dans la population non sportive de près de 40% entre 30 et
80 ans. C’est considérable.
A côté de ces éléments mécaniques, la diminution des hormones sexuelles
joue un rôle majeur. Par ailleurs on a observé avec l’âge une baisse fréquente
de la sécrétion des hormones thyroïdiennes qui sont génératrices de l’énergie
musculaire et de l’hydratation de notre organisme. Cette hypothyroïdie nécessite
souvent un traitement adapté qui relance l’énergie du patient devenu
apathique.
Noircissons le tableau : si vous ne vous occupez pas de vous, votre
registre vocal devient pincé, votre puissance diminue, votre timbre perd de sa
couleur, il est métallique. Vous pouvez éviter cette évolution avec une hygiène
de vie régulière et constante, avec la prise d’anti radicaux libres de
vitamine C et E, la prise de minéraux comme le magnésium, et les oligoéléments
et enfin la conservation d’une activité sportive et intellectuelle. »
Rajeunir sa
voix
« L’atrophie des cordes vocales peut être corrigée par la rééducation
vocale, et plus rarement par la phono chirurgie (chirurgie de la voix). Cette
phono chirurgie consiste à injecter un produit qui regalbe ce muscle maigre de
la corde vocale et ainsi rétablit le volume cordal. La puissance et la tonalité
redeviennent satisfaisantes. Le patient dysphonique présentant une voix soufflée
récupère une voix dynamique. Cette intervention ne sera pratiquée qu’en cas
d’échec d’un traitement médical et orthophonique. Le résultat de ce
« lifting » de la voix » est souvent très satisfaisant.
Prendre en compte l’activité physique de son corps, l’hydratation, la
lubrification des cordes vocales, son hygiène dentaire, son activité
musculaire, son apport diététique avec la prise de vitamines et de minéraux,
parfois un traitement hormonal adapté et souvent un traitement anti reflux
associé est la clef d’une jeunesse vocale conservée. La prise en charge de
notre santé vocale peut permettre sans aucun doute de garder une tessiture et
un timbre de voix efficaces. »
Examiner la
voix
« Regarder l’instrument pharyngé, avec un miroir ou par l’exploration
dynamique vocale, est la clef du diagnostic des blessures de la voix.
L’introduction d’un vidéo fibroscope dans la fosse nasale jusqu’au toit
du larynx permet de « voir parler ». Cette analyse clinique du
larynx nécessite parfois d’associer l’imagerie radiologique par un scanner
en trois dimensions pour mieux percevoir les structures internes du conduit
vocal. Munis de ces techniques d’observation objective, répétitive et
reproductible, l’analyse du chrono cinétique laryngé permet de décrypter le
mystère de la pathologie vocale. Elle prend en compte l’observation
objective, la posture, mais également le monde émotionnel de la voix du
patient. »
Un très court passage est dédié à la transidentité :
Changer
de sexe vocal
« Certains transsexuels (sic) consultent pour changer leur voix. La rééducation
vocale donne d’excellents résultats. L’apprentissage du placement du
larynx, de l’utilisation du souffle et du comportement vocal suffit dans la très
grande majorité des cas à adapter la voix à la nouvelle personnalité. La
chirurgie est la dernière étape. Aucune hormone mâle ne doit être dans
l’organisme sous peine d’un échec chirurgical. C’est l’ultime
transformation. Ces hommes devenus femmes ont un larynx masculin. La hauteur de
la voix dépend surtout de l’épaisseur et de la densité de la corde vocale
qui désormais ne sont plus influencées par les androgènes. Plusieurs
techniques sont possibles pour permettre une voix plus aiguë. Certaines se font
par voie chirurgicale externe. La technique d’Isshiki, de Kyoto, ouvre le
larynx sur sa partie médiane et étire les cordes vocales en avant, ce qui les
rend plus fines.
Une autre technique consiste à fermer la membrane crico-thyroïdienne, c'est-à-dire
le muscle qui existe entre le cartilage cricoïde et thyroïde, pour permettre
la bascule du larynx et ainsi créer une voix de fausset. Une microchirurgie
laser par voie buccale permet de diminuer la masse de la corde vocale, et donc,
sa densité. En enlevant une partie du muscle d’un côté, puis six mois plus
tard de l’autre côté si nécessaire, on affine le galbe musculaire cordal.
Ces différentes techniques permettent de monter le registre vocal de quatre à
cinq notes.
Quelles que soient les techniques précitées, aucune ne peut encore se prévaloir
de résultats exceptionnels. »
Je
ne cache pas avoir été sérieusement tentée par la chirurgie. Depuis
longtemps.
La
souffrance ne se discute pas et j’avais réellement besoin d’aller au bout
de ma démarche.
J’ai
pris rendez-vous avec cet éminent spécialiste. Je l’ai rencontré en 2006.
Au terme d’un long entretien précédé d’un examen médical, j’ai pris
congé : Eclairée. Enfin sereine face à ce qui était soudain devenu une
ancienne douleur.
« Il faut traiter doucement les vieilles histoires :
elles ressemblent à des roses fanées dont les pétales tombent au doigt qui
les touche. » Selma Lagerlöf.
Ce qui m’a été dit est du domaine du
privé. Je désire simplement souligner que ce phoniatre a traité en douceur
mon histoire ancienne. Il a parfaitement su trouver les arguments qui manquaient
à mon puzzle psychique pour me confronter plus paisiblement à ce douloureux
problème intime.
Je savais enfin clairement ce que j’avais à faire… sans plus jamais
regarder derrière moi.
On
l’aura compris, je n’ai pas donné suite à ce projet d’opération.
Les personnes qui seraient malgré tout intéressées peuvent toujours me
contacter pour plus de détails. Mais il n’est pas question pour moi
d’encourager cette démarche.
Pour
ma part, libérée du poids de la plaie d’adolescence, je trouve désormais
mon équilibre par les exercices vocaux quotidiens qui me permettent de faire
progressivement évoluer mon niveau de voix de façon acceptable.
« On
identifie quelqu’un grâce à sa voix ou plus exactement au timbre de sa voix.
Elle est intimement liée à la personnalité de l’individu : elle est le
baromètre de la vie intérieure, non seulement psychique mais aussi physique. »
C’est
sans doute la grande leçon qu’il faut retenir : Préserver l’identité
de sa voix intime tout en la faisant graduellement, naturellement évoluer, sans
l’agresser.
« Ne baisse pas les bras : tu risquerais de le
faire une heure avant le miracle… »
(Proverbe arabe)
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© Samantha Paul,
le 20 Décembre 2008 - Tous droits réservés ETT37